L'éducation nationale, machine à broyer les LGBTI - Caroline Grandjean
Pour Lucas, Caroline et toutes les autres victimes de LGBTphobies au sein de l'éducation nationale : ni oubli, ni pardon
Pour Lucas, Caroline et toutes les autres victimes de LGBTphobies au sein de l'éducation nationale : ni oubli, ni pardon
Caroline Grandjean, directrice dâĂ©cole et lesbienne, sâest suicidĂ©e lundi 1er septembre, jour de la rentrĂ©e scolaire.
Elle était victime depuis plusieurs années de lesbophobie et recevait des insultes lesbophobes, des menaces de mort et était comparée à une pédocriminelle par des inscriptions sur les murs de son école et par des messages anonymes.
Ni lâĂducation Nationale ni la mairie de Moussages ne lâont soutenue dans cette Ă©preuve, bien quâalertĂ©es depuis dĂ©cembre 2023, lui reprochant de communiquer sur ces faits abjects ou de donner une mauvaise image de la commune.
La directrice avait mĂȘme Ă©tĂ© convoquĂ©e au commissariat dans le cadre dâune plainte de lâĂducation Nationale contre la BD Cas dâĂcole rĂ©alisĂ©e par Remedieux, qui documente la crise de la profession et dans laquelle elle avait tĂ©moignĂ© de sa situation.
La violence lesbophobe, câest donc aussi celle de lâinstitution qui non seulement ne lâa jamais protĂ©gĂ©e mais pire a participĂ© Ă la broyer.
Comme elle lâa fait si souvent pour dâautres personnels ou Ă©lĂšves.
En effet, cela nâest pas sans rappeler les nombreux autres cas de LGBTphobies dans le milieu scolaire :
- celui de Lucas qui sâest suicidĂ© aprĂšs un harcĂšlement homophobe et dont la mĂšre a dĂ» se battre afin quâune enquĂȘte administrative soit enfin ouverte plusieurs annĂ©es aprĂšs son suicide,
- ou celui de dâAvril qui sâest suicidĂ©e aprĂšs avoir Ă©tĂ© exclue de son lycĂ©e qui refusait de la considĂ©rer comme une femme et quâelle porte une jupe,
- ou encore lâĂ©cole Stanislas dont les rapports dâinspection avaient Ă©tĂ© falsifiĂ©s afin de minimiser le climat homophobe et raciste de lâĂ©tablissement.
On voit ici lâhypocrisie de lâĂducation Nationale.
Elle nâa pas honte dâutiliser nos identitĂ©s pour soupçonner et discipliner les Ă©lĂšves, en particulier dans les quartiers populaires, en faisant croire que lâĂ©cole rĂ©publicaine serait la garante du âvivre ensembleâ, alors que nous y voyons un racisme de plus en plus dĂ©complexĂ© se renforcer ces derniĂšres annĂ©es.
Câest aussi ce que fait concrĂštement lâhomonationalisme : utiliser nos identitĂ©s tout en Ă©tant une machine Ă broyer les personnes LGBTI.
Le personnel Ă©ducatif et les Ă©lĂšves LGBTI souffrent de lâhomophobie, de la lesbophobie et de la transphobie dâĂtat.
Toutes dĂ©clinĂ©es avec force au sein de lâĂducation Nationale. La casse systĂ©matique des services publics et le manque de moyens dans lâĂ©ducation ne font quâexacerber ces violences, conduisant parfois Ă la mort dans notre communautĂ©.
Câest pourquoi nous refusons que nos identitĂ©s soient instrumentalisĂ©es.
Nous nâavons pas besoin de mesures racistes telles que lâinterdiction du port de lâabaya dans les Ă©tablissements publics.
Nous exigeons un systÚme éducatif qui agisse contre les LGBTphobies.
Il ne doit pas se contenter dâune posture de façade, mais mettre en place de vĂ©ritables mesures contre ces violences et ces discriminations, quâelles soient subies par les Ă©lĂšves ou par le personnel Ă©ducatif.
Pour Lucas, Avril, Caroline et toutes les autres victimes de LGBTphobies au sein de lâĂducation Nationale :
Ni oubli, ni pardon
