Clarifications Ă propos d'un call-out mensonger
Depuis plusieurs semaines, l'un de nos camarades subit des accusations mensongĂšres rĂ©pĂ©tĂ©es dans des cadres militants et professionnels avec la volontĂ© de lui nuire et de lâexclure de ces espaces. Nous tenons Ă confirmer notre soutien Ă notre camarade. Les accusations envers lui sont des attaques envers notre collectif. Nous sommes contraints de rappeler les faits dans un but d'apaisement.
Depuis plusieurs semaines, lâun de nos camarades subit des accusations mensongĂšres de la part dâune militante de Diivines LGBTQIA+ qui portent atteinte Ă sa personne. Ce call-out reste volontairement floue, le qualifiant dââagresseurâ sans jamais prĂ©ciser les faits, ce qui laisse libre cours Ă toutes les suppositions quâinduit ce terme. Ces accusations se font de maniĂšres rĂ©pĂ©tĂ©es dans des cadres militants et professionnels avec la volontĂ© de lui nuire et de lâexclure de ces espaces. Nous estimons quâil est important de rĂ©tablir les faits afin dâexpliquer cette situation.
Lors de la manifestation contre la rĂ©forme des retraites du 23 mars 2023*,* nous participons au Pink Bloc comme Ă chaque manifestation depuis le dĂ©but du mouvement. Il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© en AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale du Pink Bloc dâavoir uniquement une banderole unitaire « Pink Bloc, On veut vivre et pas survivre ». Une militante de Diivines LGBTQIA+ (qui nâĂ©tait pas prĂ©sente en AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale) vient avec une banderole pour dĂ©noncer les contaminations au chlordĂ©cone et la gestion coloniale de l'Ătat. Dans le contexte trĂšs tendu avec les forces de police, il avait Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© en AG de renforcer le service dâordre. Cette nouvelle banderole, adjointe au tout dernier moment, ajoutait un stress supplĂ©mentaire. Il est toutefois rapidement dĂ©cidĂ© que cette banderole puisse ĂȘtre dĂ©ployĂ©e en tĂȘte de cortĂšge Ă cĂŽtĂ© de la banderole unitaire.
Notre camarade a Ă©tĂ© dĂ©signĂ©, parmi d'autres, pour gĂ©rer lâanimation du cortĂšge, ce qui consiste Ă lancer les slogans et faire avancer les banderoles en sâassurant quâelles soient alignĂ©es et lisibles. La manifestation est assez tendue, le gouvernement a rĂ©cemment utilisĂ© le 49.3 pour passer sa rĂ©forme en force, la police est particuliĂšrement violente et les feux de poubelles se multiplient sur le parcours. Le cortĂšge est trĂšs large et structurĂ© derriĂšre la longue banderole unitaire du Pink Bloc et la banderole chlordĂ©cone. Ă plusieurs reprises, le camarade, ainsi que les autres personnes en charge du SO et de la direction du cortĂšge, doivent dire Ă toutes les personnes aux banderoles tantĂŽt dâoccuper lâespace dâun trottoir Ă lâautre et tantĂŽt de se resserrer pour Ă©viter des feux de poubelles, et rappeler quâau final ça ne sert Ă rien de jouer des coudes. Ă un moment, le cortĂšge rencontre un Ă©niĂšme feu au centre de la rue et notre camarade demande Ă la militante de Diivines LGBTQIA+ de dĂ©caler sa banderole vers la droite et Ă la banderole du Pink Bloc vers la gauche pour faire passer lâensemble du cortĂšge et Ă©viter de mettre en danger les manifestant·e·s qui pourraient se brĂ»ler et pour Ă©viter la fumĂ©e importante. Le camarade se fait alors interpeller sous prĂ©texte quâil veut invisibiliser la banderole. Il rappelle alors que ce nâest pas le message portĂ© par la banderole qui pose problĂšme, mais quâun cortĂšge doit ĂȘtre gĂ©rĂ© dans un cadre collectif et quâil est normal que les personnes en avant du cortĂšge, mandatĂ©es par l'AG, soient amenĂ©es Ă diriger les banderoles pour des questions de lisibilitĂ© des messages et, surtout dans ce contexte, de sĂ©curitĂ©. La manifestation suit alors son cours jusquâĂ lâarrivĂ©e Ă OpĂ©ra, qui finit en nasse gĂ©ante sous les gaz lacrymo, dans des conditions particuliĂšrement dangereuses.
Le lendemain, le compte Instagram de Diivines LGBTQIA+ publie une story en accusant nominativement notre camarade dâavoir agressĂ© une de leurs militantes et dâavoir voulu invisibiliser la lutte dĂ©fendue suite au dĂ©saccord sur le placement des banderoles. Nous envoyons alors un message pour demander de retirer cette story qui accuse de maniĂšre mensongĂšre notre camarade : si Diivines LGBTQIA+ peut analyser cette altercation sur le placement de la banderole (qui plus est dans un contexte stressant dâune manifestation tendue) comme un dĂ©saccord politique, il nâest toutefois pas possible de qualifier cet Ă©vĂ©nement dâagression. Ce mot est lourd de sens et son utilisation dans cette situation est au mieux maladroite, au pire fallacieuse.
Depuis, les accusations se font de maniĂšres rĂ©pĂ©tĂ©es dans diffĂ©rents cadres : en AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale du Pink Bloc, auprĂšs dâassociations pour qui notre camarade est prestataire, lors de prises de parole au nom du collectif, et sur les rĂ©seaux sociaux. Il a mĂȘme Ă©tĂ© niĂ© publiquement que notre camarade soit racisĂ© puisque ce dernier aurait un âwhitepassingâ (on aimerait que les racistes qui lâont agressĂ© durant sa vie pensent pareil) afin de justifier le discours sur lâinvisibilisation des luttes de Diivines LGBTQIA+. La multiplication et lâaccentuation de ces accusations mensongĂšres font peser de plus en plus de pression sur notre camarade et exacerbent un climat de tensions entre organisations, câest pour cela que nous avons dĂ©cidĂ© de nous exprimer, dans un but de dĂ©sescalade.
Nous tenons Ă confirmer tout notre soutien Ă notre camarade, les accusations envers lui sont des attaques envers lâensemble de notre collectif. Nous le rĂ©pĂ©tons encore : quand bien mĂȘme, on considĂ©rerait cet Ă©change tendu lors dâune manifestation comme un dĂ©saccord politique, ce dĂ©saccord nâest pas une agression. Nous ne remettons jamais en cause le droit de chacun Ă critiquer des collectifs, dont le nĂŽtre, sur leur ligne politique, y compris publiquement, mais cette critique doit ĂȘtre argumentĂ©e politiquement et non en termes moraux en s'attaquant Ă des personnes en tant que personnes. Dans une pĂ©riode politique oĂč nous nous retrouvons bloqué·e·s entre le rouleau compresseur libĂ©ral et la montĂ©e du fascisme, lâentre-dĂ©chirement de nos communautĂ©s est dramatique et nous avons plus que jamais besoin dâunitĂ© militante si lâon veut vĂ©ritablement construire une sociĂ©tĂ© dĂ©barrassĂ©e des oppressions et de lâexploitation.
Les inverti·e·s le mardi 20 juin 2023