Appel à Manifester : Journée de la visibilité lesbienne
Le 26 avril câest la journĂ©e de la visibilitĂ© lesbienne. Pour nous en tant que collectif transpĂ©dĂ©gouines marxiste, cette journĂ©e est une journĂ©e de lutte, car on ne peut pas laisser nos identitĂ©s de gouines ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©es ou dĂ©politisĂ©es par le systĂšme capitaliste ou par lâĂtat, mais nous voulons aussi gagner des droits.
Le 26 avril câest la journĂ©e de la visibilitĂ© lesbienne. Pour nous en tant que collectif transpĂ©dĂ©gouines marxiste, cette journĂ©e est une journĂ©e de lutte, car on ne peut pas laisser nos identitĂ©s de gouines ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©es ou dĂ©politisĂ©es par le systĂšme capitaliste ou par lâĂtat, mais nous voulons aussi gagner des droits.
En effet, le capitalisme et lâoppression des LGBT sont deux faces dâune mĂȘme piĂšce. Le capitalisme pour produire et se reproduire sâest fondĂ© sur lâhĂ©tĂ©rosexualitĂ© comme structure, mais celle-ci lui sert non seulement Ă reproduire sa force de travail, Ă obtenir du travail gratuit, mais aussi lâorganisation de la famille permet dâaccepter la domination et la violence dĂšs le plus jeune Ăąge.
Si nous sommes des gouines, câest parce que nos identitĂ©s sont matĂ©rielles. Nos dĂ©sirs et nos sexualitĂ©s dans le cadre dâun systĂšme reposant sur lâhĂ©tĂ©rosexualitĂ© obligatoire (qui s'applique avec violence) fait de nous des gouines, en dehors de la norme, des minorisé·es. Mais cette identitĂ© nous la reprenons et nous en faisons une force pour lutter, pour faire Ă©clater les contradictions du systĂšme, pour refuser lâassignation Ă ĂȘtre des femmes qui subissent la violence.
Ă ce titre, nos identitĂ©s de gouines sont constamment prĂ©caÂrisĂ©es : dĂ©jĂ parce quâen tant que femmes, nos salaires sont plus bas, nos emplois sont plus prĂ©caires. Par ailleurs, en Ă©chappant Ă lâhĂ©tĂ©rosexualitĂ© systĂ©mique, nous sommes soumises Ă dâautres formes de prĂ©carisation. Si effectivement, comme lâa dit Wittig « les lesbiennes ne sont pas des femmes », parce que sâĂ©chapper de lâhĂ©tĂ©rosexualitĂ© câest bien sâĂ©chapper dâune part de la violence et de lâexploitation (mĂȘme si nous nâen sommes pas exemptes), nous sommes aussi soumises Ă la prĂ©carisation et Ă la violence au travail.
Les droits que nous avons arrachĂ©s au cours du temps sont perpĂ©tuellement menacĂ©s, par le capitalisme et lâextrĂȘme droite. On le voit dĂ©jĂ en Italie, lâarrivĂ©e au pouvoir de lâextrĂȘme droite a spĂ©cifiquement contribuĂ© Ă mettre en pĂ©ril les droits des gouines : la deuxiĂšme mĂšre, dans le cadre des adoptions et des PMAs nâest plus reconnue en tant que telle.
Câest pour cela que si aujourdâhui le capitalisme veut nous faire croire que nous les lesbiennes sommes intĂ©grables au systĂšme, Ă grands coups de pink-washings et de pseudo-reprĂ©sentations, nous ne devons pas ĂȘtre dupes, et ĂȘtre lâavant garde des mobilisations contre lâoffensive rĂ©actionnaire, lâextrĂȘme droite et la casse de nos droits en tant que travailleuses.
Dâailleurs nous pouvons voir avec ce quâil se passe aux Ătats-Unis en ce moment, que le capitalisme tombe les masques. Avec lâaccession au pouvoir du duo rĂ©actionnaire Trump-Musk, nous voyons une offensive transphobe dâune grande ampleur mais aussi des grands groupes tels que Disney ou Amazon supprimer leurs soi-disant politiques dâinclusivitĂ© Ă vitesse grand V. Et il est illusoire de penser que cela va sâarrĂȘter aux USA puisque le gouvernement amĂ©ricain a envoyĂ© une lettre aux entreprises françaises les sommant de supprimer leurs politiques identifiĂ©es comme âDiversity Equity and Inclusionâ sous peine dâĂȘtre exclu des appels dâoffres.
Aujourdâhui en France, comme dans de nombreux endroits du monde, lâextrĂȘme droite est aux portes du pouvoir, alors quâon assiste Ă un durcissement violent de lâappareil de rĂ©pression Ă©tatique et Ă un racisme dâĂtat en roue libre. Nous avons ainsi vu le ministre de lâintĂ©rieur Bruno Retailleau fĂ©liciter le collectif dâextrĂȘme droite NĂ©mĂ©sis ou exprimer « Ă bas le voile », nous montrant la centralitĂ© de lâislamophobie dans la situation politique actuelle. Ă la suite de la condamnation de Marine Le Pen et d'autres dĂ©putĂ©s du Rassemblement National Ă des peines dâinĂ©ligibilitĂ© suite Ă des dĂ©tournements de fonds, on voit lâextrĂȘme droite menacer et harceler une juge, mais aussi appeler Ă une mobilisation. Câest un changement dans leur stratĂ©gie, ils tentent dĂ©sormais de faire face Ă la justice et de construire un rapport de force vis-Ă -vis dâelle qui doit nous inquiĂ©ter et doit nous obliger Ă penser le rapport de force antifasciste ailleurs que dans les urnes.
Depuis plusieurs annĂ©es, la transphobie tout comme lâislamophobie structure lâextrĂȘme droite et la droite rĂ©actionnaire, comme on lâa vu lâannĂ©e derniĂšre lors de la proposition de loi sur les mineurs trans. Dans cette sĂ©quence politique on a vu la panique morale utilisĂ©e avec lâargument des enfants quâil faudrait « protĂ©ger ».
Lâargument de la protection des enfants est le mĂȘme utilisĂ© par la manif pour tous il y a 10 ans et contre la dĂ©pĂ©nalisation de lâhomosexualitĂ© il y a 40 ans. Ce sont les mĂȘmes discours car les rĂ©acs recyclent les mĂȘmes arguments en remplaçant homosexuel et lesbienne par trans. Ce sont toujours les mĂȘmes qui sâopposaient Ă©galement au mariage pour tou·te·s, Ă la constitutionnalisation de lâIVG et Ă lâinterdiction des thĂ©rapies de conversion.
L'offensive transphobe ne date pas dâhier : depuis 2021, la PMA est ouverte aux femmes seules et aux couples de lesbiennes, excluant toujours injustement les personnes trans. De plus, ce parcours est long et violent : plusieurs mois, pour ne pas dire annĂ©es, dâattente sont nĂ©cessaires avant dâespĂ©rer seulement pouvoir commencer une PMA. Selon lâagence de la biomĂ©decine, en France, le dĂ©lai moyen dâattente est de 15,8 mois pour une PMA avec don de sperme et 23,8 mois avec dons d'ovocytes.
Nous dĂ©nonçons aujourdâhui le manque de moyens investis par le gouvernement dans la santĂ© ; les dĂ©serts mĂ©dicaux ne cessent de grandir en mĂ©tropole et dans les territoires dâoutre-mer marginalisant davantage les tpg, les prĂ©cairesâŠ
Nous dĂ©nonçons la violence et le contrĂŽle extrĂȘme et hĂ©tĂ©ronormĂ© des parcours PMA, nĂ©cessitant Ă chaque Ă©tape lâaccord dâinstitutions patriarcales et lesbophobes (corps mĂ©dical, commissariat, notaire, jugeâŠ). Il y en a marre de devoir prouver aux juges, aux flics, aux mĂ©decins, aux notaires le bien fondĂ© de notre dĂ©sir dâenfant.
Il est nĂ©cessaire, aujourdâhui, de remettre en question ce parcours long, lourd et violent. Nous, TPG, devons dĂ©fendre les circuits alternatifs et intracommunautaires de PMA. Lâaide intracommunautaire a toujours Ă©tĂ© un pilier de nos communautĂ©s, nous devons continuer.
Face Ă lâextrĂȘme droite il nây aura pas de raccourcis, nous avons besoin de construire un mouvement social dâampleur qui allie la revendication de droits pour les travailleuses et travailleurs et un contre-projet de sociĂ©tĂ© communiste. Car notre Ă©mancipation en tant que transpĂ©dĂ©gouines ne pourra pas se faire quâen gagnant des espaces, en demandant de lâinclusivitĂ© ou une meilleure reprĂ©sentation, mais en renversant le systĂšme dans son ensemble. Nous ne pouvons pas nous contenter de revendications dĂ©fensives, visibiliser nos identitĂ©s ne suffira pas. Les gouines sont en majoritĂ© des travailleuses qui vivent aujourdâhui toute la misĂšre sociale et la prĂ©caritĂ© Ă laquelle le prolĂ©tariat est soumis dans cette phase du capitalisme, rĂ©clamer de meilleures retraites, des logements dĂ©cents et une augmentation des salaires sont aussi des revendications pour les gouines.
Nous appelons tout·es les gouines à manifester dans le cortÚge des inverti·es pour dire que plus que jamais
« Le đłïžâđ de LGBT câest pour la lutte ! » lors de la marche du 26 avril.