AprĂšs le 49.3, faire vivre la grĂšve !
Alors que lâordre bourgeois contrĂŽle lâensemble des institutions de la RĂ©publique, le gouvernement de Borne et Macron, fĂ©brile face Ă un mouvement social sans prĂ©cĂ©dent, tente de passer en force sa rĂ©forme dont personne ne veut.
Ce jeudi, Ă 15 h, Ălisabeth Borne dĂ©clenche, face Ă une assemblĂ©e en Ă©ruption, le 49.3 - ce filet que la bourgeoisie sort lorsque lâillusion de dĂ©mocratie quâelle nous prĂ©sente dessert ses intĂ©rĂȘts. Pourtant ce nâest pas faute dâavoir rĂ©pĂ©tĂ© Ă lâenvi que leur majoritĂ© Ă©tait solide et quâil nây avait pas de raison de lâutiliser. Ă lâimage dâun Olivier VĂ©ran qui le rĂ©pĂ©tait encore le 13 mars, soit trois jours avant le vote. Cet acte est un aveu dâĂ©chec pour ce gouvernement Ă la majoritĂ© relative. En effet, les travailleur·euses ont dĂ©montrĂ© leur dĂ©termination Ă travers des mobilisations sans prĂ©cĂ©dent sur lâensemble du territoire.Â
Ă la suite de cela, les travailleuses et travailleurs en colĂšre se sont mis Ă affluer et se rassembler dans de nombreuses villes de France, Ă lâappel de syndicalistes mais dĂ©passant trĂšs largement les militant.es les plus convaincu·es. Ă la Concorde, se sont rĂ©unis plusieurs milliers de personnes, dĂ©terminĂ©es et en colĂšre devant un Ă©niĂšme crachat Ă la gueule. Face Ă cela, la police a sommĂ© d'arrĂȘter les festivitĂ©s et a sorti lâarmada rĂ©pressif : gaz lacrymogĂšnes, canons Ă eau et autres joyeusetĂ©s. Pourtant Ă la tĂ©lĂ©vision, câest encore une fois des violences des manifestant·es dont on parlera comme sur BFM TV hier soir oĂč lâon demandait Ă Fabien Roussel de les condamner. On ne parlera pas de la violence policiĂšre mais surtout celle quâelle cache : la violence du capitalisme, du patronat qui nous demande de bosser jusquâĂ en crever, la violence structurelle dâun Ătat de plus en plus autoritaire incapable dâĂ©couter le peuple qui hurle.Â
Ces manifestations en partie spontanĂ©es montrent bien Ă quel point la mobilisation est loin dâĂȘtre terminĂ©e. Et câest lĂ que lâon ne peut quâĂȘtre atterrĂ© de la dĂ©cision de lâIntersyndicale de jeudi soir. Face Ă une Ă©preuve de force, il fallait prouver que le rapport de force se trouvait dans la grĂšve. Il fallait rĂ©agir tout de suite, plutĂŽt que de calmer le jeu nous appelant Ă des grĂšves : âcalmes et dĂ©terminĂ©esâ. Pourquoi calmes ? Dans les pinkbloc, nous prĂ©fĂ©rons le bruit, lâagitation, nous prĂ©fĂ©rons la colĂšre qui se transforme en joie, en joie de construire un autre monde. Nous nâirons pas manifester dans le calme, car nous nâirons pas nous faire enterrer. Nous continuerons la lutte jusquâau retrait et nous continuerons de montrer Ă quel point notre communautĂ© se bat pour une vie digne.
Motion de censure or not ?
La seule stratĂ©gie syndicale, jusque-lĂ , a Ă©tĂ©, malheureusement que de compter sur lâunitĂ© et le fait que la rĂ©forme est refusĂ©e par la majoritĂ© de la population. Peut-ĂȘtre Ă©tait-ce utile au dĂ©but, mais Ă prĂ©sent il faut lancer un bras de fer. Le potentiel dâexplosion est lĂ ; il faut le construire et le renforcer. Nous ne pouvons pas nous permettre une dĂ©faite sur cette rĂ©forme. Alors peut-ĂȘtre que lâintersyndicale attendait seulement la motion de censure. Est-ce que celle-ci pourra gagner ? Est-ce que le Conseil constitutionnel pourra en partie invalider la loi ? Est-ce que câest possible ce rĂ©fĂ©rendum dâinitiative partagĂ©e ? HonnĂȘtement nous nâen avons aucune idĂ©e. Et câest bien le rĂŽle des dĂ©putĂ©s de gauche de tout tenter de ce point de vue-lĂ . Mais nous, les travailleuses et travailleurs, nous ne pouvons pas attendre quelque chose du Parlement. Ce nâest pas ça la vraie dĂ©mocratie. Le 49.3 lâa encore prouvĂ©. Pour gagner sur cette rĂ©forme, il nây a quâune chose qui compte, câest la grĂšve. Parce que la grĂšve, câest ça qui fait perdre de lâargent ; câest une grĂšve qui sâĂ©tend, câest une grĂšve gĂ©nĂ©rale, qui nous permettra de gagner sur cette rĂ©forme et qui sait poser les jalons dâune autre sociĂ©tĂ©.Â
Rien de cette rĂ©forme nâest acceptable, ni en lâĂ©tat, ni avec de potentiels amĂ©nagements. Tout le monde lâa dĂ©jĂ compris malgrĂ© les tours de passe-passe rhĂ©toriques du gouvernement. Il ne sert donc plus Ă rien dâessayer de le dĂ©montrer. Il est temps que le mouvement ouvrier contre-attaque et impose ses revendications. Il est temps de remettre en question lâordre bourgeois et son pouvoir sur notre travail.
Une grĂšve active
Dâici Ă jeudi, il faut faire progresser le rapport de force, câest-Ă -dire que oui il faut se mettre en grĂšve, une grĂšve reconductible, convaincre ses collĂšgues et tout bloquer. Dâici Ă jeudi, il faut montrer la dĂ©termination et celle-ci ne passera que par la grĂšve. Alors il faut des AG partout, il faut lâunitĂ© de lâensemble de toutes les luttes pour dĂ©gager ce gouvernement.Â
Nous appelons donc Ă rejoindre toute initiative allant dans le sens de la gĂ©nĂ©ralisation de la grĂšve. Les travailleurs des secteurs âbloquantsâ sont formels, la grĂšve par procuration nâest pas une solution. Faisons grĂšve, organisons nous sur nos lieux de travail pour aller aider Ă bloquer les secteurs qui en ont besoin. Reconstruisons les solidaritĂ©s ouvriĂšres intra et inter-professionnelles. Apprenons Ă nous organiser sans les capitalistes.